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Interview avec Dr Kerry NORBRUN sur le Covid-19

Interview avec Dr Kerry NORBRUN sur le Covid-19, le nouveau coronavirus
R.K.B: Ça fait plusieurs mois depuis qu'un virus s'acharne contre la race humaine et la communauté scientifique s'en prend la tête vu qu'elle n'arrive pas à trouver une solution à ce problème. Que peut-on retenir de ce virus, le Covid-19 ?
K.N: Coronavirus est le nom donné à un ensemble de virus issus de la famille des "Coronaviridae". Ces virus peuvent infecter les hommes en donnant, quelques fois des grippes banales qui ne captent pas l'attention. Mais, ils peuvent être plus violents en provoquant des pneumonies virales, qui peuvent déboucher sur la cessation de la vie du patient.
Dans le passé, l'humanité a connu plusieurs coronavirus grave. Il y avait, en Chine, vers les années 2002-2003, SRAS-CoV. Cette maladie a infecté plus de huit mille (8000) habitants et a provoqué la mort de plus de sept cents (700) personnes. Et vers la fin de l'année 2012, dans le Moyen Orient, spécialement en Arabie Saoudite, il y avait MERS-CoV. Pour la période allant de 2012 au 31 janvier 2020, le nombre total de cas d'infection par le MERS-CoV confirmés en laboratoire et notifiés à l'OMS dans le monde s’établit à deux mille cinq cent dix neuf (2 519), dont huit cent soixante six (866) décès associés.
Au cours de l'année 2019, les autorités chinoises ont alerté l'OMS d'une pneumonie inexplicable et incompréhensible. Mais en approfondissant les recherches, ces autorités ont conclu que c'est un nouveau coronavirus. L'analyse plus poussée du génome viral montre que les chauve-souris pourraient être la cause de cette maladie. Mais, il faut un hôte intermédiaire. Dans le cas du SRAS-CoV, l'hôte intermédiaire était la civette tandis que dans le cas du MERS-CoV, c'était le chameau. Mais pour le covid-19, l'hôte intermédiaire n'est pas encore déterminé, mais la tendance montre que ça pourrait être un mammifère. Vu la propagation rapide de ce virus, en janvier 2020, l'OMS l'a déclaré : "Urgence internationale". Vu une propagation rapide dans une population très nombreuse comme la Chine, vu la perte de contrôle de la propagation de ce virus par les autorités chinoises, le Covid-19 représente un casse-tête pour la communauté scientifique. D'où la nécessité de le déclarer: "Urgence internationale".
R.KB: Quels pourraient être les différents symptômes de ce virus? Comment identifier une personne atteinte de ce virus ?
K.N: Le Covid-19 provoque une grippe normale avec maux de gorge et/ou de tête, fièvre, fatigue musculaire, toux et frisson dans certains cas. Il peut provoquer des troubles digestifs comme la diarrhée, le vomissement. La détection de ce virus parait être difficile mais on peut le suspecter. Dans les aéroports, même en Haïti, il y a des agents équipés de thermomètres infrarouges permettant de contrôler la température des personnes arrivant dans le pays. Si quelqu'un laisse un pays où le virus est présent, et que sa température est élevée, les autorités présentes ont la capacité de mettre cette personne en quarantaine pour contrôler l'évolution de l'état de sa santé et faire des examens plus approfondis et spécifiques.
R.K.B: Quelle est la période d'incubation de ce virus?
La période d'incubation est le temps qui s’écoule entre le moment où l’organisme est affecté par une cause quelconque de maladie et l’éclosion de cette maladie. La période d'incubation du covid-19 est d'environ 14 jours. La propagation de ce dernier se fait par une personne qui présente les symptômes pré-cités, et donc sans signes, pas de propagation. C'est pour cela, quand quelqu'un sort d'un pays à haut risque pour aller dans un autre, depuis l'aéroport, cette dernière est placée en quarantaine. Pendant 14 jours, des médecins prennent la température de cette personne et l'examinent pour remarquer s'il y a quelque chose d'anormal.
R.K.B: Il y a-t-il un traitement pour ce virus? Ou même il y a-t-il une méthode d'éradication?
K.N: À l'heure actuelle, il n'existe aucun traitement curatif. À rappeler, en 2002-2003, le SRAS-CoV en Chine s'est éradiqué lui-même sans intervention de l'homme. Le virus a disparu. Ceci a provoqué l'arrêt des travaux scientifiques qui recherchaient un traitement curatif, un vaccin. En 2012, avec le MERS-CoV, la communauté scientifique faisait des recherches dans le but de trouver un vaccin ou même un traitement spécifique. Mais, remarquant la diminution des personnes infectées, les travaux ont cessé. Et face à ce virus, le covid-19, les recherches se reprennent dans l'espoir de trouver un traitement. Pour l'instant, les médecins administrent aux personnes infectées des traitements symptomatiques. Ces derniers agissent uniquement sur les symptômes séparément, ce qui n'empêche, par moment, l'évolution de la maladie. En présence d'une fièvre, on administre des remèdes antipyretiques, face aux maux de gorge, on y fait de même. Et dans le cas de ce coronavirus, c'est le corps de la personne, la capacité de son système immunitaire qui détermine la progression ou la régression du virus. Le médecin peut vous prescrire des médicaments contre la fièvre les maux de tête et/ou de gorge etc.
Ce virus tue, en majeur partie, les personnes âgées. Les enfants et les jeunes n'ont pas trop de difficultés en face de lui. Et donc, quand le système de défense de l'organisme est faible et qu'il y a la présence d'autres maladies comme diabète, hyper ou hypotension ... dans cet organisme, le risque d'être mort par ce virus demeure élevé. Toutes ces conditions se trouvent, le plus souvent chez les personnes âgées.
R.K.B: Il y a -t-il des dispositions concrètes qui sont adoptées par le MSPP pour empêcher l'arrivée de ce virus et le combattre s'il arrive ?
K.N: Il existe des moyens de prévention à la disposition de la population mondiale comme se laver les mains régulièrement pendant 30 secondes avec de l'eau et du savon ; en éternuant ou en se mouchant, se boucher le visage avec le coude ou un mouchoir pour empêcher la sortie et la propagation des gouttelettes provenant de la bouche ; éviter de parler très proche d'une personne atteinte d'une grippe et ayant les signes pré-cités ; éviter de faire des voyages inutiles dans les pays à risque comme la Chine. Dans les aéroports, on peut remarquer la présence de quelques agents munis de thermomètres infrarouges pour détecter la température des voyageurs et si la température d'un voyageur est élevée, ils peuvent l'isoler et faire des examens plus approfondis pour détecter la présence du génome viral, le matériel génétique du virus permettant de l'identifier.
En Haïti, si un particulier veut savoir s'il a le virus, il peut contacter le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP). Ce dernier lui permettra de se faire examiner et détecter la présence du virus ou non. La mise en quarantaine reste floue dans la tête de la population vu que le Ministère n'a donné aucune explication concrète permettant à éclairer les idées. Certes, il a reçu de l'OMS des spécimens leur permettant de détecter le génome viral et qu'il a des équipements de protection capable d'être utilisés contre le virus mais parler de quarantaine rien n'est dit comme explication. Mais, le gros lot demeure la présence d'hôpitaux équipés pour recevoir ces gens. Le Ministère a fait savoir qu'il y a 200 lits disponible sans pour autant préciser le lieu où ils se trouvent par mesure de sécurité. Pour éviter la panique et une psychose de peur chez les habitants.
R.KB: Covid-19, est-ce une simple épidémie où il a atteint la phase de pandémie ?
K.N: En quelques mots, une épidémie est une maladie limitée dans le temps et dans l'espace, un pays par exemple. Elle commence à infecter la population en un temps 1 pour disparaître en un temps n. La gratelle présente dans quelques localités du pays peut s'introduire dans cette lignée. L'endémie n'est limitée que dans l'espace et non dans le temps. C'est le cas de la malaria en Haïti. La pandémie est limitée dans le temps et non dans l'espace, exemple le Sida. Tout le monde est exposé à cette maladie, le monde fait face à cette même maladie. Le Covid-19 était classé comme une épidémie. Mais, à l'heure actuelle, l'OMS le considére comme en étant une pandémie.
R.K.B: Devrait-il y avoir une campagne de sensibilisation des autorités axée sur l'approche de la santé mentale?
K.N: Il existe réellement une peur chez la population haïtienne, vu qu'il y a des pays mieux préparés qu'Haïti qui subissent la loi du covid-19, quoique les autorités veulent rassurer la population. Il y a plusieurs entités gouvernementales et autres qui publient des articles, des photos pour mettre, non seulement la population en haleine mais aussi dissiper la peur qui existe dans son sein. Certes, cette campagne de médecine préventive pour préparer la population à la venue de ce virus est nécessaire mais parrait-elle suffisante?
R.KB: Quelques conseils pour les lecteurs Docteur Kerry NORBRUN?
R.K.B: Utiliser les moyens de prévention comme se laver les mains régulièrement avec de l'eau et du savon pendant 30 secondes environ ; éviter de se rapprocher des personnes suspectes d'attraper le virus ; se moucher le nez ou éternuer dans le coude, éviter de faire des voyages dans les pays où le virus est présent.
Interview : Alain Therzier
Rédaction : Mike Stéphane E. CHERISIEN (Stéph LeBéni)
Rezo Kretyen Beni || RKB




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