2eme Interview de Rezo Kretyen Beni avec le Docteur Kerry NORBRUN sur le Covid-19

Interview de Rezo Kretyen Beni (RKB) avec le Docteur Kerry NORBRUN sur le Covid-19, la pandémie qui fait peur, Partie 2.

R.K.B. : Si vous devriez comparer la grippe espagnole des années 1918-1919 et le Covid-19, quelles seraient les grandes lignes de votre comparaison?
K.N. : Tout d’abord, la grippe espagnole des années 1918-1919 et le Covid-19 se ressemblent vu qu’ils se manifestent comme une grippe.
La grippe espagnole tuait les gens par millions. Elle se manifestait au cours de l'année 1918 mais le virus a été découvert en 1933. Les gens mourraient sans qu'on puisse déterminer la cause réelle de leur mort. En outre, l'accès aux soins de santé n'était pas aussi intéressant qaue celui du XXI siècle.
Le Covid-19 est totalement différent le virus a été découvert en décembre 2019, la même année de son apparition. La découverte du virus est fondamentale puisqu’elle aide à connaître le génome viral. La connaissance de ce dernier aide à étudier le comportement du virus, la manifestation du virus. Il permet aussi de savoir quel vaccin qu'on devrait administrer pour avoir des effets positifs sur le patient et du coup combattre le virus. La découverte aussi rapide de ce virus est aussi liée aux avancées technologiques de ce siècle.

R.K.B. : Êtes-vous d’accord aux dires de certains déclarant que le Covid-19 ne frappent pas les noirs comme les blancs?
K.N. : Les informations faisant croire que la résistance des noirs est plus élevée que celle des blancs sont totalement fausses. Ce message a été véhiculé sur un faux compte Facebook, utilisant le nom du Docteur Jean-Jacques Muyembe, l'un des chercheurs qui a donné sa contribution dans la découverte du virus Ebola, ce message déclarait que ce docteur a confirmé la résistance des noirs face au virus et que ce dernier lui est inoffensif. Ceci a provoqué la négligence des noirs. Mais, le docteur a démenti ces dires.
Ce qui est important à savoir c'est la sécrétion d'anticorps de l'organisme lorsque ce dernier détecte la présence du virus. Du coup, l'organisme produit des cellules mémoires capables de reconnaître le virus s'il attaque ce dernier à nouveau. C'est pourquoi, après la première attaque d'une maladie virale le corps ne peut être infecté par ce même virus. Mais avec le Covid-19, ça parait être compliqué. Le monde est exposé. Il n'y pas de race résistante à ce virus. Le corps ne realise pas de test de cellule mémoire pour ce virus. La couleur de la peau, l'origine ou même la classe sociale ne peut défendre l'organisme face à ce virus. Tout le monde est exposé. De plus, le premier cas de décès au Burkina Faso, les cas d'infection des noirs ces derniers jours peuvent prouver la non résistance des noirs face à ce virus. Quoique la question de proximité avec la Chine puisse faire surface, puisque les pays développés européens sont envahis par les chinois contrairement aux pays africains.

R.K.B. : Est-ce que le virus serait mort s’il est placé à une température élevée ?
K.N. : Une information a circulé sur une fausse page de l’UNICEF. Cette information faisait croire que le virus peut être tué quand il est placé à une température de 26 - 27 °C. Une fausse information puisque le virus Covid-19 se multiplie à une température de 37° C environ. Le directeur de l'Unité Virus et Immunité de l'Institution Louis Pasteur a déclaré que: « Le virus pourrait perdre sa capacité s'il est soumis à une température de 56° C, température inadéquate pour l'homme ».

R.K.B. : Comment réagissent les femmes en pleine ceinture et les enfants face au virus ?
K.N. : Il n'y a pas encore de recherches approfondies pour analyser les effets du virus sur la femme enceinte et la mettre parmi la population vulnérable. Pour les enfants, âgés de 0 à 9 ans, il n'y a pas des cas de décès, pas de fatalité. Des études se poursuivent pour en savoir d'avantage.

R.K.B: Comment peut-on aider le corps à combattre ce virus?
K.N: Rien n'est dit sur l'utilisation de la vitamine C, des antibiotiques pour aider l'organisme à combattre ce virus. Quoiqu'ils sont intéressants pour le corps en soutenant son système immunitaire. Il n'y a pas un « remède miracle » pour aider l'organisme à se défendre et éliminer le virus. Mais il y a des traitements symptomatiques qu'un médecin peut administrer au patient. Par contre, pratiquer des exercices physiques, avoir un bon temps de sommeil, éviter les situations stressantes aident le système immunitaire mais la consommation abusive d'alcool, de cigarettes réduit la capacité du système immunitaire corporel.

R.K.B. : Après la déclaration de la présence du virus dans le pays, comment peut-on empêcher sa propagation.
K.N. : Après la confirmation de la présence du virus dans le pays, il faut protéger la population vulnérable qui renferme les gens âgés de plus de 65 ans, les diabétiques, les personnes hypertendues, les asthmatiques, les personnes ayant une insuffisance rénale, cardiaque, celles atteintes d’une sinusite chronique et celles ayant un système immunitaire faible. La population haïtienne est plus ou moins jeune, il peut y avoir un bon nombre de porteurs sains parmi eux, des gens ayant le virus sans avoir des manifestations de ce dernier mais qui peuvent infecter une personne saine. De ce fait, il faut mettre à l’ abri les personnes vulnérables.

R.K.B. : Avez-vous des conseils pour les lecteurs de R.K.B. ?
K.N. : Les conseils seraient :
- Respecter les principes d'hygiène comme se laver les mains avec de l'eau et du savon ;
- Sortir de chez soi au besoin,
- Éviter de se rapprocher des personnes grippées,
- Éternuer dans son coude,
- Lors d’une discussion avec une personne, rester entre 1 à 2 mètres de distance.

Interview : Alain THERZIER
Rédaction : Mike S. E. CHERISIEN (Stéph LeBéni)
Rezo Kretyen Beni || RKB